Ce soir se déroule une petite fête au sein du quartier Releaza Lane. Tu y es invité, sans doute comme toutes personnes riches de la ville. C'est un rassemblement de personne de ta richesse qui consiste à démontrer la prestance des uns des autres, une belle fête d'hypocrite en somme. Seulement, avec l'histoire du Diyu, tu refusais de ne pas y être. Il était hors de question qu'on pense de toi que tu es faibles, combien même tu auras pu être traumatisé par ce séjour sinistre et révoltant. Tu sais aussi que tu n'es pas la seule à l'avoir vécu, une femme dans la même classe sociale que toi en a fais la frais : Zira Mutai. Elle est la mère de Nuka Mutai, un ami de Rose. Ce qui est pertinent à savoir. Tu sais qui sont ces gens, travaillant pour HYDRA, tu as su faire tes recherches. Ce sont des gens, autrefois des lions, qui ont vécu la misère, qui ont connu plusieurs trahisons. Tu t'y retrouves plus ou moins dans leur histoire, et il t'arrive de leur faire confiance, du moins pour veiller sur ta fille unique. Diaval t'accompagne ce soir-là. Car, tu restes quand même fortement affaibli. Tu es maigre, atrocement maigre, toi qui avait ce qui fallait là où il le fallait. Cependant, tes trois mois dans le diyu t'ont fait perdre énormément de poids, creusant ainsi tes joues, ta taille et laissnt une paleur sur ton visage digne d'un mort. Tu as repris légèrement du poids depuis ton retour dans la ville, mais tu ne tiens pas forcément debout, encore très épuisée par le séjour déroutant. Tu t'appuies sur un sceptre en bois mesurant un peu plus grand que toi et Diaval te soutien sur l'autre bras lorsque tu entres dans cette jolie demeure de Releaza Lane. Tu te penches vers l'oreille de ton serviteur et il hoche la tête après que tu lui ais adressé quelques mots et s'éloigne de toi pendant que tu t'avances. D'un sourire aussi élégant qu'éclatant tu t'approches de Taka Mutai. "Jolie soirée pour le peu que j'en vois." Tu lui adresses un regard plein de bon sens. Dans ce genre d'événement, tu ne parles pas à grand monde, tu fais juste acte de présence. Mais, quand il faut parler, tu préfères parler à quelqu'un de peu bavard. Taka est idéal pour ça. Tu estimes que vous vous entendez bien, du moins ce qui peut l'être entre deux individus comme vous. "Je ne vois pas Madame Mutai. J'espère qu'elle se remet convenablement du périple." C'était sincère. Tu as vécu la même chose qu'elle, pourtant quelques choses te dit qu'elle a été bien plus traumatisée que toi. De ce que tu as pu lire dans le journal, la pauvre femme était totalement paniquée à son réveil à l'hôpital et Taka n'a pu quitter l'hôpital pendant plusieurs jours sans risquer qu'elle déclenche une crise d'angoisse. Une histoire tragique.

Ce sont des semaines difficiles qui viennent de s’écouler et Taka le sait : le bout du tunnel n’est pas encore visible. Ça fait quelques semaines que sa femme est revenue – avec les autres disparus – dans un état déplorable, aussi bien physique que psychologique. Même lorsqu’ils vivaient en exil, il ne l’avait jamais vue aussi amaigrie et faible. Zira est pourtant forte et est une battante. Pour ces raisons, il préfère ne pas imaginer ce qu’elle a dû subir là où elle était. Et ce n’est pas un mal : sans doute vaut-il mieux qu’il ignore ce qui a pu mettre sa femme dans un tel état. D’autant que même s’il ne le dira pas, la voir ainsi l’affecte profondément et en bon mari, il est resté à ses côtés durant tout le séjour à l’hôpital. Une situation qui l’a forcé à demander à Nuka de veiller sur son frère et sa sœur. Il n’avait pas le temps pour une baby-sitter et il a très bien compris, lors d’une discussion, que même dans ces moments exceptionnels, Zira n’apprécierait pas qu’il fasse appel à quelqu’un d’autre. Et puis, il doit l’admettre : son fils n’a pas été mauvais. Pour ce qui est de son entreprise, ça a été un peu plus compliqué. En temps normal, il aurait donné davantage de responsabilités à Gaston mais lui aussi avait disparu et a été forcé de se reposer à son retour. Pendant tout ce temps, il a donc fallu faire appel à la mairie pour trouver une solution. Et même si ça n’a pas du tout plu au Mutai, il a été obligé de faire confiance aux personnes que mademoiselle Kelly pouvait lui trouver. Au moins, ça lui a permis de tout gérer et de pouvoir rester auprès de sa femme pendant ses soins. Il a essayé, parfois, de s’absenter temporairement, non sans lui promettre de revenir. Mais à peine quittait-il la chambre que Zira partait en violente crise d’angoisse. Alors il faisait marche-arrière, revenant près de son lit et faisant de son mieux pour qu’elle se calme.

Forcé de rester droit, fier et de ne pas montrer les faiblesses qu’il endure depuis un certain temps, Taka décide d’organiser une soirée mondaine dans sa propre villa peu de temps après être revenu chez lui. Rien d’excessif ou d’extravagant cependant malgré la présence des autres personnalités les plus riches et les plus en vues du quartier. L’idée ici est de montrer que les Mutai sont toujours là et qu’il va encore falloir compter avec eux quelque temps. Un jeu d’apparence auquel il est important de se plier s’il ne veut pas qu’on vienne marcher sur ses plates-bandes. Et cela semble plutôt efficace puisque le gratin de Realeza Lane est réuni ce soir. La soirée bat son plein, se passant – heureusement – sans embûche. C’est alors qu’une femme vient à sa rencontre. « Madame de Kavisto. », dit-il en la saluant comme le veut l’usage. Si Taka n’a pas réellement d’amis au sens premier du terme et ne peut donc pas considérer cette femme en tant que tel, il éprouve tout de même un certain respect pour Mathilde. « Je vous remercie. J’espère qu’elle saura vous convenir jusqu’à sa conclusion. », il répond en souriant, Taka parce que les conventions l’exigent mais ce soir, le cœur n’y est pas. Sa femme n’est pas des leurs et il avait souhaité que ça ne soit pas trop visible. Seulement, rien ne semble échapper à l’œil avisé de de Kavisto. « Elle fait de son mieux et se repose à l’étage. », c’est d’ailleurs pourquoi il en a strictement interdit l’accès à quiconque, même à ses enfants. Ce n’est pas une demande de sa femme mais bien une initiative prise par Taka. Elle a besoin de se reposer du mieux possible et pour cela, il lui faut de la tranquillité. Nul besoin que des quasi inconnus viennent faire les hypocrites jusque dans leur chambre. « Je ne m’attendais pas à vous voir ici ce soir. », il a vu son nom dans la liste des disparus et maintenant qu’il la voit ainsi, dans un état semblable à celui de Zira, il se dit qu’il aurait parfaitement compris son absence.

Tu hoches la tête. Il n’y a pas de raison apparente à ce que cette soirée ne te plaise pas jusqu’à la fin. Tu es plutôt confiante concernant cela. Là où tu ne l’es pas, c’est sur l’absence de Zira Mutai. Une femme qui ne manque jamais de se montrer au public. Elle aime montrer sa puissance et sa classe et tu ne peux que la comprendre. Ce qui veut bien dire qu’elle doit avoir morfler, un peu plus que toi peut-être, dans cet enfer. Elle se repose, ce dont tu t’en doutais, tu espères simplement qu’elle s’en remettra. Tu ne souhaites de vivre ça à personne, pas même à Stéphane. Quoique… Puis, il affirme qu’il ne s’attendait pas à te voir dans les parages. Tu lui donnes un sourire éclatant. Tu n’es pas dupe, tu comprends ce qu’il voulait dire et encore plus pourquoi cette petite soirée. « Tout comme vous, je démontre à cette bande d’hypocrites que je suis encore dans la place. » Un serveur passe avec un plateau de coupe de champagne. Tu en saisis deux et en tend une à Taka. « J’ai aussi appris que votre chef de sécurité a été victime également. Comment s’appelle-t-il déjà ? Monsieur Levesque ? » Tu observes l’ancien lion. Tu ne cherches pas à savoir si son casino est toujours autant sécurisé, non. Tu cherches simplement à faire la discussion. « J’espère qu’il s’en remet et qu’il n’a pas été trop compliqué de le remplacer. On m’a dit qu’il était plutôt bon dans son domaine. » Tu sirotes une gorgée de champagne alors que tu repères ton serviteur non loin. « Je pourrai peut-être essayer d’aider votre femme si jamais elle en a besoin. » Affirmes-tu. Tu sors une carte de visite. « Je pourrai essayer de dissiper ses angoisses si elle le souhaite. Je ne parle pas de mes vœux qui ont toujours une contrepartie, bien de ses émotions sans contrepartie. J’apprécie votre femme, c’est une femme forte et il en manque. Ce serait avec plaisir. » Sincère et avenante, ce n’est pas ton genre, mais comme tu l’as dis, tu as très peu de concurrente digne de ce nom, et ce serait bien dommage que la plus intéressante ne se remette pas d’un traumatisme et non de ton dû.

Il fait tout pour que cette soirée se passe le mieux possible jusqu’à la fin. Il en va de leur réputation au sein de cette ville et constater que Mathilde n’a aucun doute sur le fait que tout se déroule bien le conforte au moins un peu dans son idée.  Cela ne l’empêche pas d’être sur ses gardes et de rester attentif à la moindre possible contrariété. Il ne serait en effet pas étonné que des petits malins trouvent malgré tout le moyen de le tester, que ce soit en ayant conscience de qui sont les Mutai ou non. Dans tous les cas, ça importe peu à Taka qui les gère tous de la même manière : en leur faisant comprendre qu’il y a des personnes qu’il vaut mieux ne pas trop titiller. Et ça fonctionne ainsi autant avec lui qu’avec sa femme et profiter de son état actuel pour lui tirer dans les pattes serait une bien grave erreur de jugement. Tout simplement parce qu’elle obtiendra réparation lorsqu’elle ira mieux – Taka n’a aucun doute à ce propos, elle va guérir. Néanmoins, Mathilde semble inquiète et pas nécessairement du même avis que le patriarche. Il le constate très clairement à sa façon de faire ainsi qu’à ses mots. Il pourrait mal le prendre – le devrait, peut-être – mais le fait est que la de Kavisto sait de quoi elle parle et qu’elle est sans doute plus légitime que n’importe qui à s’inquiéter pour Zira. Taka, quant à lui, espérait que l’absence de sa femme ne soit pas trop visible, ni que ce soit forcément un sujet de discussion. Pourtant, il fallait tout de même s’y attendre. Sa femme n’est pas du genre à se cacher au public sans raison. Au contraire, elle aime ça ; comme un leitmotiv depuis qu’ils ont grimpé les échelons de la société jusqu’à jouir de cette place bien confortable. Taka agit plutôt dans l’ombre, se montrant à ces réceptions parce qu’il sait que c’est nécessaire mais s’en passe très bien lorsqu’il le peut. Zira, elle, préfère montrer qu’elle a l’étoffe d’une reine – aussi bien physiquement que dans ses capacités. Elle n’est pas du genre à rester au lit pour rien. Et il le sait : s’il n’avait pas un minimum insisté pour qu’elle se repose, elle aurait été capable de venir en bas, avec eux, quitte à ce que ça mette un peu plus en péril sa propre santé. Ça, Taka ne pouvait le tolérer.

De temps en temps, elle a le droit de simplement ne rien faire et il lui semble que c’est une bonne occasion de se ménager. C’est pourquoi la présence de Mathilde le surprend parce qu’il a très vite compris que ce Diyu – où les deux femmes sont allées – n’a en rien été une partie de plaisir. « C’est un choix que je respecte et qui vous honore. », dit-il en esquissant l’ombre d’un sourire à son tour. Il ne se permettrait pas de la juger pour cela ; après tout, leurs motivations sont similaires sur ce point.  Alors il saisit la coupe de champagne qu’elle lui tend, portant le bout du verre à ses lèvres en l’écoutant. « Monsieur Levesque. », confirme sobrement Taka. « Un garçon solide, il s’en remettra rapidement. », un compliment pour certains, un simple fait pour le lion. Il parle de son employé tel qu’il le perçoit, ni plus, ni moins. « Les dernières nouvelles qui le concernent sont plutôt bonnes. En revanche, le remplacer était compliqué. La mairie n’a pas été capable de me trouver un seul remplaçant digne de ce nom. J’en ai renvoyé deux avant de me résoudre à garder le troisième, non sans être plus qu’exigent avec lui. », en tant que patron, le Mutai attend déjà le meilleur de ses employés. Ses attentes de base sont très élevées et il trouve cela normal. Alors quand il parle d’être exigent, ce n’est pas peu dire. La suite des propos de Mathilde sont moins… conventionnels. Quand elle prétend qu’elle peut essayer d’aider sa femme si elle en éprouve le besoin et qu’elle lui tend sa carte de visite, Taka hausse les sourcils. Dans un premier temps, il se contente d’aviser la carte sans la prendre mais en écoutant la proposition plus détaillée de de Kavisto. « Vous êtes douée en discours marketing. », répond-il en attrapant la carte contenant les coordonnées de Mathilde. « Je lui parlerai de votre proposition pour faire taire ses angoisses. Néanmoins, vous comprendrez qu’elle sera seule décisionnaire concernant ce choix. », si elle estime que ça peut être bon pour elle, il n’essayera pas de l’en dissuader. Il ne sait pas ce qui s’est passé là-bas et n’a pas la moindre idée de la profondeur de ce qu’elle a pu vivre. Il estime donc ne pas avoir à s’imposer sur cette décision.